Récit de notre voyage

Par Didier Bertrand

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Au 19ème siècle, empires britanniques et russes rivalisent d’influence en Asie centrale, plongés dans le grand jeu décrit par Kessel. Un petit royaume tampon sans unité géographique, composé de tribus hostiles, émerge peu à peu. On y trouve des Tadjiks, des Iraniens, des Afghans, des Pachtounes, des Ouzbeks, des Mongols et des Hazaras…c’est la naissance de l’Afghanistan. En 1895, Anglais et Russes en dessinent les frontières et créent cette langue de terre, ce « doigt » qui au Nord-Est pointe vers la Chine et évite aux deux empires d’avoir une frontière commune. C’est le fameux « corridor du Wakhan », un des endroits les plus inaccessibles d’Afghanistan.

En route pour Qaleh Panjah, passage obligé pour qui se rend dans le Wakhan, sur un plateau à 3000m. Rejoindre ce village d’une cinquantaine de familles peut s’apparenter au parcours du combattant. Il faut en effet plusieurs heures d’errance dans les ministères de Kaboul, quelques minutes d’entretien avec le Wali à barbe blanche (le gouverneur de province), quelques heures de palabres avec un commandeur local, ancien moudjahidin, des litres de thé et 2 jours de pistes défoncées de Faizabad, la capitale provinciale du Badakhshan, pour arriver à Qaleh Panjah. Sans oublier les incidents propres à ce genre de voyage : ponts effondrés, une direction cassée, une jeep russe sans frein, un chauffeur buté sans foi ni loi qui « oublie » de faire le plein d’essence pour rentrer plus vite chez lui…

Qaleh Panjah, enfin ! Oubliés les champs de pavots qui, à cette altitude, ne poussent plus, oubliées les mines et les carcasses de chars qui se dressaient dans les champs comme d’étranges totems… Nous avons dépassé le point le plus avancé que les Talibans ont atteint. Ils ne sont jamais allés aussi loin vers l’Est. Les combats se sont arrêtés aux portes du Wakhan. Heureusement pour les réfugiés! Car cette région rude, qui n’a jamais été minée, asile de ceux fuyant les guerres, est un cul de sac : les frontières du Tadjikistan au Nord, de la Chine à l’Est et du Pakistan au sud, n’autorisent guère d’échappatoire. Le candidat à la fuite devrait traverser l’Amou-Daria, ou l’Oxus, tel que le nommait Hérodote pour qui ce fleuve délimitait la limite du monde connu, ou bien affronter de nuit les hauts cols du Pamir, du Karakoram ou de l’Hindu-Kush. Presque une impasse aujourd’hui pour le voyageur moderne. Il n’en a pas toujours été ainsi. La zone a toujours représenté un très grand intérêt, carrefour des civilisations et des cultures, et Marco Polo serait même passé par les vallées du Wakhan pour rejoindre l’empire du milieu.

Un petit homme au teint bistre et au visage rond nous souhaite la bienvenue, la main sur le cœur. C’est Shah Ismaïl, le chef spirituel des ismaéliens du Wakhan, direct représentant de l’Aga Khan dans ce coin reculé du globe. Si les ismaéliens sont essentiellement localisés dans cette région isolée, c’est aussi parce qu’il n’a pas toujours été bon d’être musulman chiite dans ce pays majoritairement sunnite. De loin l’homme le plus riche de Qaleh Panjah, c’est à Shah Ismaïl que revient la charge d’accueillir les étrangers de passage, le plus souvent des commerçants venus de la ville pour échanger plus haut dans la montagne riz ou tissus contre des moutons. Aussi l’arrivée d’un occidental surprend. Nous franchissons l’enceinte de l’immense demeure de pisé et c’est derrière les hauts murs qu’un intendant-homme à tout faire m’emmène dans l’une des salles de réception : une moquette rase rouge et noire recouvre le sol de terre, et nous nous installons sur l’un des petits matelas disposés le long des murs, adossé à un gros coussin. C’est devant du thé salé au lait, du pain et un bol de mast, le yaourt local, que nous nous présentons, expliquant que nous ne sommes que des voyageurs n’ayant pas de bureau à Kaboul et que nous ne sommes là que pour voir les montagnes et rencontrer les gens qui les animent. Le Shah nous assure encore de son hospitalité et de son aide si nécessaire, avant d’être appelé à d’autres affaires.

Derrière la demeure du Shah s’étendent champs de blé, de petits pois et de pommes de terre, dans un grand patchwork de verts qui mène jusqu’au confluent de l’Amou-Daria et de la rivière Wakhan. Au milieu de la fourche constituée par les deux fleuves, le cœur du corridor, l’essence de cette région, ce qui justifie tout le chemin déjà parcouru : les monts du Pamir.

Nous quittons le village et nous enfonçons dans la vallée de la Wakhan, direction le petit Pamir, le petit « pâturage », autrement dit les alpages d’été où paissent yaks, chevaux, vaches et moutons. Les villages se succèdent le long de la piste d’un autre temps, coupée par les glissements de terrains et les rivières grosses de la fonte des neiges. Sur l’autre rive de la Wakhan, les poteaux blancs de bouleaux dénudés supportent comme ils peuvent un fil de fer incongru qui chante dans le vent. Nous l’apercevons de loin en loin pendant trois jours avant de pouvoir satisfaire notre curiosité. Le fil de fer aboutit au pied de la petite maison du commandeur local, son extrémité nue toujours agrafée à un vieux poteau branlant et pendouillant dans le vent… il fut un temps, semble-t-il, où le téléphone existait entre ici et Qaleh Panjah… Ici, c’est Sarhad, le bout du bout du monde « civilisé ». Au-delà de ce village, plus de piste, même hors d’usage, uniquement des chemins de bergers serpentant entre les vallées et sommets de l’Hindu-Kush, du Karakoram et du Pamir. Car la vallée se termine ici en cul-de-sac et de tous côtés nous ne voyons plus que raidillons, pentes et arêtes de crêtes. Et dire que le petit Pamir est encore à 5 jours de marche et que nous sommes déjà à 3800m. Nous avons beau regarder, il faut s’y résoudre, demain les choses sérieuses commencent ! Il va encore falloir grimper !

Ce n’est cependant qu’après une longue négociation avec le chef de Sarhad que nous pouvons repartir. Puisqu’un cheval coûte à l’achat trois fois plus qu’un âne, pourquoi devrions-nous louer notre cheval et notre âne au même prix, 18$ par jour ? Sachant qu’un ouvrier gagne 4$ par jour et qu’un professeur de lycée fait vivre sa famille avec 70$ par mois, les tarifs pour nos animaux de bat nous semblent bien élevés ! Las, il faut bien le constater, nos raisonnements d’occidentaux sont des coups d’épée dans l’eau. Tant pis.

Jument et âne sont chargés des sacs et de la nourriture à offrir en chemin. Tentes inutiles, théières noires de suie, 20 kg de riz, 2 kg de thé, 3 kg d’oignons, 3 litres d’huile, des kilos de fruits secs, du sel, du sucre, c’est avec tout un bric-à-brac que nous parcourons la montagne. 5 jours de marche et deux cols à 5000m se succèdent. Nous abandonnons à leur troupeau quelques familles vivant solitaires dans de petites maisons de pierres noires, écrasées dans l’ombre des cimes. Formidables d’hospitalité, il est toujours possible de faire halte pour la nuit chez ces paysans isolés. Alors, immanquablement, nous sont offerts thé, pain et yaourt, couvertures pour la nuit…En échange, nous nous délestons d’un peu de riz que tous partagent.

Descente d’un col, nous apercevons au loin le lac Tchakmartin, le coeur du petit Pamir, dans la dernière phalange de ce doigt qu’est le Wakhan. Du lac, brisant l’impressionnante barrière des cimes, 3 vallées partent en patte d’oie. Savoir qu’elles mènent en quelques jours de marche à la Chine, au Tadjikistan et au Pakistan donne le vertige.

Dans la plaine, un campement de yourtes apparaît, nous sommes chez les Kirghiz.

- « Halte, stop, vous ne pouvez pas passer avec ces chevaux ! Ce sont des chevaux wakhis et ici commencent les terres des Kirghiz !».

- « Nous marchons depuis 4 jours avec ces chevaux. Il ne reste plus qu’une demi-journée de marche jusqu’au lac, n’est-il pas possible de continuer ? »

- « Non, impossible, c’est la raison même de ce campement, de contrôler qui va plus loin. Vous ne pouvez pas passer. Il faut changer de chevaux. Il y a beaucoup de chevaux dans ce village, nous pouvons vous en donner».

D’un village wakhi à l’autre déjà se posait le problème des chevaux, chaque village ayant sa zone d’influence à faire respecter, chacun voulant aussi récupérer un peu de l’argent que tout voyageur loueur de bêtes doit laisser derrière lui. Ce qui ne va pas sans tracas quand les villages se suivent à quelques heures de marche. Ici le problème est accru par la méfiance latente qu’entretiennent les éleveurs nomades kirghiz des hauts plateaux envers les agriculteurs sédentaires wakhis des basses vallées. Ainsi, faisant l’erreur de proposer du riz à un chef kirghize, nous vîmes celui-ci nous répondre :

-« Vous êtes mes invités ici, ne vous en faîtes pas je vous nourris, gardez donc votre riz pour les Wakhis ! »

Troquant donc juments contre étalons, nous ne perdons pas au change. A ces altitudes, les animaux souffrent comme les hommes, et des étalons, plus puissants, auront moins de difficultés à porter les sacs. Encore un dernier effort, et nous voilà chez Effendi Bey, le chef destitué du clan kirghiz des Têtes Rouges. Agé, ne pouvant plus se déplacer et surtout complètement dépendant à l’opium, Effendi Bey ne pouvait plus assurer ses fonctions de chef. Il a été remplacé par son fils qui nous reçoit dans la maison de pisé réservé aux voyageurs de passage, signe d’une richesse relative. Car les Kirghiz prospères délaissent la yourte traditionnelle, trop petite, trop fragile et moins logeable au profit de murs et d’un toit plus solides. Au centre de la pièce trône un poêle, luxe rare, dont le tuyau s’échappe à travers les branches entrelacées et la boue séchée qui forment le toit. Nous finissons difficilement le riz au lait flottant dans l’huile que l’on nous sert pour dîner quand le tuyau s’effondre sur les autres invités, des marchands venus de la vallée installés là aussi pour la nuit. C’est alors poussière, bruit de tôle et rires. Un rond de lumière laisse maintenant passer l’air froid par le toit, mais la discussion reprend et tous oublient le tube rouillé couché au milieu des sandales et chaussures. Marchands et autres curieux rassemblés là ne cessent jamais tout à fait de nous observer. Ce n’est qu’après le départ de leur caravane de yaks le lendemain que nos aimables vendeurs de tissus se révèlent avoir été des convoyeurs d’opium. Le goût d’Effendi Bey pour l’opium est notoire chez les 1200 Kirghiz qui habitent aux alentour du lac Tchakmartin. « L’opium est un vrai problème. Nombreux sont ceux qui l’utilisent comme anti-douleur, coupe-faim ou coupe-fatigue, et qui en sont dépendant », nous explique notre hôte. « Nos besoins les plus urgents ici sont une route et des ponts pour rejoindre Sarhad. Sans moyen de communication, le commerce est difficile, tout est très cher arrivé ici. Ensuite nous avons besoin d’une école, la plupart des gens ici ne savent ni lire ni écrire, nos enfants ne sont pas scolarisés. Finalement nous voudrions un hôpital. La clinique la plus proche est à Khandud, à 8 jours de marche. Vous imaginez la situation lors d’une urgence ? Le gouvernement ne fait rien pour nous. La banque mondiale donne de l’argent à Kaboul, les organisations donnent des dollars, les Américains donnent des dollars, il y a plein de dollars en Afghanistan mais les dollars restent à Kaboul. Mais que fait donc Karzaï ? De toute façon, nous ne pouvons pas voter, car nous n’avons pas droit à une carte d’identité, donc pas de carte d’électeur, et pas de passeport pour aller au Pakistan ou au Tadjikistan ».

Divisés en 15 clans ou tribus, deux autres chefs gèrent les affaires Kirghiz. Ce sont aussi eux les propriétaires des troupeaux qui sont prêtés aux familles, qui leur reversent un tribu en nature.

3 jours en montagne, 4 cols et une traversée de glacier nous conduisent du petit Pamir au grand Pamir. Nous entamons la boucle, qui, via la vallée de l’Oxus et le long de la frontière tadjike, nous ramènera à Qaleh Panjah. Si nous trouvions la vallée du lac Tchakmartin large et ouverte, nous réalisons que ce n’était qu’un couloir entre les sommets. En effet, cette vallée n’est rien face à celle du lac Zor Kol, immense, et nous comprenons maintenant pourquoi ce Pamir ci est appelé grand Pamir. Le chef des Kirghiz du grand Pamir est un Hadj, ce qui en dit long sur l’état de ses finances. Très rares ici sont ceux qui peuvent se permettre le pèlerinage à la Mecque. Il nous reçoit dans une splendide et vaste yourte. Venus de l’extérieur, les battements assourdis des baguettes de bouleau qui retombent sur la laine fraîchement tondue, pour la briser, rythment la vie du village. Cette laine martelée, mouillée, compressée dans une natte, rétrécira en séchant pour donner ces grand carrés de feutre qui font les yourtes. Au-dessus de la treille entrecroisée, base de l’habitation, un large ruban de feutre gris à motifs rouges en arc de cercle fait le tour de la yourte et lui donne une signature résolument kirghize.

Pain, thé et yaourt devant nous, s’étant assuré qu’il ne me manque rien, le Hadj nous demande de nous présenter. Il note nos noms, ages et professions sur un bout de papier.

- « Combien de temps voulez vous rester ? », nous demande t-il.

- « Deux nuits si c’est possible…puis nous redescendons vers Qaleh Panjah»

- « Vous êtes les bienvenus ici, vous pouvez rester 1000 nuits si vous le souhaitez. »

- « Merci beaucoup. Nous aimerions savoir, combien d’occidentaux sont déjà passés par ici ? »

- « Oh, beaucoup ! »

- « Ah, vraiment, combien y en a t-il eu cette année ? », nous demandâmes, très surpris et plutôt dépités.

- « Cette année vous êtes le premier.»

Nous sentons notre moral qui remonte.

- « Alors, c’est l’année dernière qu’il y en a eu beaucoup? », nous demandâmes.

- « Oui, beaucoup, l’an dernier il y a eu un américain. »

- « Mais juste un seul américain, personne d’autre ? » nous insistâmes.

- « Oui oui, un américain à cheval, tout seul »

- « Et l’année d’avant ? »

- « L’année d’avant , personne, mais l’année d’avant encore, il a eu 2 personnes.»

Ouf ! Le Pamir n’est pas encore si fréquenté…

Nous observons discrètement les femmes du village. Il est interdit de les photographier ou de les filmer, nous a prévenu le chef.

- « Même les vieilles dames comme celle qui trie la laine là-bas ? », nous demandâmes.

- « Toutes les femmes », précise-t-il.

Bon, c’est clair, nous rangeons notre attirail de touriste curieux et nous ouvrons grand les yeux. Vêtues de longues robes rouges, les femmes mariées portent une haute coiffe blanche. Les jeunes filles, elles, arborent une coiffe orange. Elles portent sur la poitrine tout un ensemble hétéroclite de bijoux, d’ornements variés et surprenants. Tout ce qui brille semble convenir. En plus de vieilles pièces de monnaie réunies en collier, nous découvrons étonnés des épingles à nourrice, un coupe-ongles et même un décapsuleur Titanic avec la photo de Léonardo Di Caprio et Kate Winslet ! Depuis notre passage, des petites filles s’affichent maintenant aussi avec une tour Eiffel dorée.

Nous apprenons avec bonheur que le lendemain, à l’occasion d’un mariage, un bozkachi va être organisé. Pouvoir assister à un bozkachi est une chance rare…

Le jeu attire du monde, et, au petit matin, de nombreux cavaliers venus des villages voisins surgissent de derrière les crêtes. Le principe du jeu est simple. Une chèvre décapitée (car sinon, il est trop facile de l’attraper par les cornes) sert de balle à une trentaine de cavaliers déchaînés qui se jettent dans une mêlée sauvage. Certains cavaliers tombent, la poussière s’élève de dessous les sabots, violemment des chevaux se percutent, des cris retentissent, quelques risque-tout à pied s’efforcent de saisir la bête pour un instant de gloire. Soudain, un homme se dégage de la foule des bêtes et part au galop en hululant, levant triomphalement à bout de bras le corps mort de la chèvre. S’assurant d’être vu du père du marié, qui récompensera les meilleurs joueurs, il finit par lancer le cadavre qui roule dans la poussière. Et c’est une nouvelle charge des chevaux, le roulement des sabots dans la plaine qui revient... 3 heures durant les joueurs vont s’affronter.

C’est lors du repas qui clôture le bozkachi que nous essayons d’en savoir un peu plus sur ce mariage. En réalité, le mariage proprement dit n’a lieu que dans 20 jours, mais aujourd’hui a lieu l’échange des moutons. C’est en effet 100 moutons, soit environ 6000 dollars, qui changent de propriétaire et passent du père du marié au père de la mariée, nous apprend-on. Ce dernier en revendra une partie pour acheter tout ce qui est nécessaire à la vie du très jeune couple. Dès lors, nous nous dîmes qu’il n’est pas étonnant que beaucoup de jeunes hommes soient contraints au célibat, combien d’entre eux possèdent 100 moutons ? Ce jour-là, c’est un garçon de 15 ans qui se prépare à épouser une jeune femme de 17 ans. Plutôt étrange que le garçon soit plus jeune que la mariée. Notre hôte finit par révéler que ce mariage est voulu par le père du marié, qui a simplement besoin d’une aide-ménagère de plus au foyer !

Le comptage des moutons et la transaction finale sont entérinés par une quarantaine de témoins qui clament un « Allah akbar », paumes tournées vers le ciel.

Le chemin du retour quitte la montagne et les plateaux pour rejoindre le chemin de la rivière à travers un petit labyrinthe minéral magnifique. Les replis ondulés de la terre chauve, hérissée de roches volcaniques soufflées par le vent, nous amène à un très long replat longeant Amou-Daria Sur l’autre rive, mais au Tadjikistan, une route dans la vallée provoque l’envie des afghans. Il n’y a qu’en hiver, quand il fait -40°C, quand les yaks meurent de froid et de faim, quand le fleuve est gelé et que le reste du monde n’existe plus derrière les murs de neige, que les paysans afghans sont tolérés sur cette route par les garde-frontières tadjiks.

Le chemin plonge vers les gorges de l’Oxus, nous découvrons de nouveau des pétroglyphes filiformes de mouton de Marco Polo dans une roche noire. Encore quelques jours de marche, et nous retrouverons Shah Ismaïl, la route, et peut-être une vieille jeep russe pour quitter le Wakhan. Pendant ces 20 derniers jours, malgré l’isolement et les difficultés des Wakhis et des Kirghiz, partout nous avons trouvé gîte, couvert et accueil souriant. Combien de temps cela pourra t-il durer ? Très doucement le tourisme se développe, les villages où aucun occidental ne se s’est jamais arrêté se font de plus en plus rare, et malgré les traditions d’hospitalité que les Kirghiz s’efforcent de préserver, ces derniers ne pourront pas toujours nourrir et loger les voyageurs de passage…
passage…



Didier Bertrand, Septembre 2005


Sur notre voyage dans le Wakhan et le Pamir, voir l'album photos de Didier et celui de Juldu. Didier est aussi l'auteur de deux films documentaires exceptionnels sur notre voyage et sur la vie des Kirghiz du Pamir. Pour les visionner contactez Didier.

Le récit de notre voyage écrit par Régis Lefèvre peut être téléchargé ici. Ce texte a été publié accompagné de nombreuses photos dans la revue "Les nouvelles d'Afghanistan". Régis a également publié le récit de notre voyage dans la revue de la Guilde Européenne du Raid (numéro 108) (article à télécharger ici).