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La Françafrique

Cela fait maintenant 45 ans que la politique française en Afrique vise uniquement à exploiter les ressources naturelles et géopolitiques des pays africains. La coopération françafricaine n'a servi que les intérêts économiques et politiques des seuls dirigeants français et africains, au mépris des peuples qu'ils sont censés représenter. Ceux-ci sont souvent artificiellement maintenus dans la pauvreté, la violence et la corruption par le soutien inconditionnel de la France aux pires dictatures de la planète. Cela doit cesser!
 

Qu'est ce que la Françafrique?

"C'est une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisé sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d’interdire l’initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie." (F.X. Verschave)

L'origine de cette nébuleuse remonte à 1960 lorsque De Gaulle accorda une soi-disante indépendance aux colonies d’Afrique Noire et créa les réseaux Foccart.

Les objectifs? La place de la France au niveau international, le maintien de sa "sphère d’influence" en Afrique francophone, un accès privilégié aux matières premières stratégiques, la corruption et le détournement de l’aide publique au développement au profit d'intermédiaires divers, d'hommes politiques français et africains, et des grands partis politiques français.

 


"Trop d'adeptes d'une fausse grandeur de la France ne la conçoivent pas sans toutes ces opérations clandestines, tous ces "coups tordus" qui, depuis un demi-siècle, de l'Indochine au Rwanda et au Zaïre, en passant par l'Algérie, ont si lourdement contribué à déshonorer notre pays". (F.X. Verschave dans La Françafrique).

La Françafrique c'est avoir honte d'être français. C'est la caricature même de l'anti-démocratie, de la désinformation, du mensonge et de l'hypocrisie . 

La notion de Françafrique est très bien résumée dans le petit livre De la Françafrique à la Mafiafrique de François-Xavier Verschave (Tribord) dont le texte se trouve sur le site de Survie.

 

 

Exemples de politique françafricaine
 
  Chirac avec Omar Bongo, ancien des services secrets français, le plus ancien dictateur africain. Le Gabon,s c'est 40 ans de rente pétrolière évaporée au profit de Bongo, de son clan, des dirigeants d'Elf et de la classe politique française. Bongo vient juste d'être "réélu" avec les félicitations de Chirac! Voir le dossier du site Pressafrique.

     
  Chirac avec feu Gnassingbé Eyadéma, ancien dictateur du Togo. La France a été complice de cette horrible dictature qui a forcé 10% de la population togolaise à l'exil pendant 4 décennies. Et cela continue avec l'élection truquée et sanglante (soutenue par la France) de son fils Faure en avril 2005. Voir le dossier du site Pressafrique.

     
  Mitterrand avec Juvénal Habyarimana, ancien président hutu extrémiste du Rwanda qui fut à l'origine du génocide. Au-delà de toute raison, la France a soutenu militairement, financièrement et diplomatiquement le régime génocidaire hutu avant, pendant et après le génocide (800 000 morts). Voir le très complet dossier du site Pressafrique et voir plus bas pour une liste d'ouvrages et sites sur le sujet. Lire ce document.

     
  Mobutu, "roi du Zaïre", a bénéficié du soutien inconditionnel de la France tout au long de son règne. A sa mort, Mobutu était l'un des 10 hommes les plus riches du monde. Inversement, les zaïrois étaient le peuple le plus pauvre de la planète! Voir le dossier du site Pressafrique.

     
  Chirac en compagnie de Denis Sassou N'Guesso, président du Congo. En 1997 la France organisa le retour en force au pouvoir de son ami dictateur Sassou, chassé par une vague démocratique. La guerre civile qui s'ensuivit fit près de 200 000 morts.

     
  La violence du régime algérien ne s'est pas exprimée seulement au cours de la lutte contre l'islamisme de la décennie 1990, mais trouve ses sources dans une longue tradition de gestion du pouvoir par la force brute. La Françalgérie, c'est cette puissante intrication des réseaux de corruption algériens et d'une partie de l'establishment politique et économique français, dont le centre est la collaboration, pour ne pas dire l'osmose, entre les services secrets des deux pays. Voir le livre Françalgérie.

   
  Voir le site Stop-Françafrique pour un bref résumé pays par pays de 45 ans de politique africaine de la France. Voir également le site Pressafrique pour aller un peu plus loin dans la compréhension de la Françafrique (Rwanda, Soudan, Algérie, le rôle des multinationales, le Biafra, etc.). Voir surtout le site de l'association Survie qui depuis 10 ans fait un formidable travail de sensibilisation contre la Françafrique. Survie gère également le site Survie Media qui propose des émissions de radio et des vidéos sur la Françafrique.
 
  A lire sur la Françafrique

              

     
  Rwanda

A lire le rapport de l'Organisation de l'Union Africaine intitulé "Rwanda: le génocide qu'on aurait ou stopper". En particulier, lire le chapitre 10 "Ce que le monde aurait pu faire pour éviter le génocide". Il explique pourquoi «on ne peut pas imaginer de génocide plus facile à éviter». Lire également les parties concernant la France dans les chapitres 12 "Ce que le monde a fait avant le génocide: la France et les Etats-Unis" et 15 "Le monde durant le génocide: l'ONU, la Belgique, la France et l'OUA". Un résumé peut être téléchargé ici.

 
 

A lire L'inavouable - La France au Rwanda de Patrick de Saint Exupéry.

Voir le rapport de la Commission d'Enquête Citoyenne sur le rôle de la France lors du génocide du Rwanda. Voir les conclusions provisoires de la CEC et la présentation du livre L'horreur qui nous prend au visage - L'état français et le génocide du Rwanda.

Voir La Nuit Rwandaise, site de Jean Paul Gouteux sur l'implication française dans le génocide du Rwanda.

A lire le rapport de la Mission d'information sur le Rwanda réalisé par le Parlement français en 1998 sous la direction de Paul Quilès, le rapport de la Commission d'enquête parlementaire concernant les événements du Rwanda (Sénat de Belgique) ainsi que le rapport de la Commission indépendante d'enquête sur les actions de l'ONU lors du génocide du Rwanda. Ces trois rapports (ainsi que celui de l'OUA) sont intéressants pour comprendre les différences d'interprétation du génocide entre les différents protagonistes étrangers.

 
 
A voir "Tuez les tous! Rwanda: histoire d'un génocide sans importance" et "La France au Rwanda: une neutralité coupable" de Robert Genoud et Claudine Vidal, deux excellents films documentaires sur le génocide du Rwanda et l'implication de la France. Ces films peuvent être téléchargés sur emule. Voir aussi tous les autres films sur le Rwanda.

Voir aussi le site du Tribunal Pénal International pour le Rwanda.

 
  A lire évidemment les livres de Jean Hatzfeld. Dans le nu de la vie est peut être le livre le plus poignant et le plus émouvant sur le génocide. Jean Hatzfeld retranscrit des entretiens qu'il a eu avec des rescapés tutsis. On y découvre toute l'humilité, la lucidité et la sensibilité d'un peuple meurtri. Dans Une saison de machettes, ce sont les tueurs qui parlent. Edifiant!    
 
News

Enfin les choses bougent: une information judiciaire pour complicité de génocide a été ouverte en France! Le procureur du tribunal aux armées de Paris a ouvert une information judiciaire (instruction préalable) pour « complicité de génocide et/ou complicité de crime contre l’humanité ». Cette décision fait suite à la plainte contre X déposée par six Rwandais qui ont été entendus à Kigali le mois dernier par une juge d’instruction française. Ils accusent des soldats français d'avoir prêté main forte aux génocidaires lors de l'opération Turquoise en 1994. Voir le site de RFI. Voir aussi article du Monde édition du 10.12.05. Voir tous les articles mis à jour sur ce sujet sur le site de Pressafrique.

Voir la Déclaration finale du sommet alternatif citoyen de Bamako (01.12.05).

Le dernier livre de Pierre Péan (Noires fureurs, blancs menteurs) suscite une grande polémique. Malgré tous ses défauts et son caractère négationniste, raciste et insultant, il a permis de faire parler des massacres de civils hutus par les troupes rebelles du FPR. Même si ces massacres n'excusent en rien le génocide des tutsis ni la complicité de la France, ils font partis de l'histoire du Rwanda et il est important d'en tenir compte et d'en parler, si ce n'est par respect pour les victimes. Les coupables de ces exactions doivent également être jugés, ce dont se refuse l'actuel gouvernement rwandais (voir l'article de l’International Crisis Group sur le TPIR). Voir les très intéressants articles d'opinion du Monde sur le livre de Pierre Péan (à noter qu'aucun des spécialistes ci-dessous ne met en doute la réalité des crimes et massacres commis à l'égard de civils hutus):

  • Un pamphlet anti-tutsis sur le génocide rwandais (Jean-Philippe Rémy, 03.12.05)
  • Un pamphlet teinté d'africanisme colonial (Jean Pierre Chrétien, 09.12.05)
  • Un livre important et contestable (Claudine Vidal, 09.12.05)
  • Rwanda, l'enquête inachevée (Colette Braekman, 09.12.05)
  • Une lettre de Pierre Péan, 10.12.05